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La personne qui conduit l'enquête doit être choisie avec soin
La neutralité et l'objectivité de l'enquêteur sont primordiales
Un employeur avait confié la conduite d'une enquête relative à des potentiels faits de harcèlement moral au supérieur hiérarchique direct de la salariée incriminée, avec laquelle les difficultés relationnelles étaient connues. Les membres du comité de direction avaient par ailleurs été informés qu'une mutation disciplinaire allait être proposée à la salariée avant même l’engagement de la procédure disciplinaire, et la nouvelle s'était répandue dans la société avant que cette dernière soit convoquée à un entretien.
La salariée incriminée avait par la suite été placée en arrêt de travail, puis avait été déclarée inapte et licenciée.
Pour la Cour de cassation, l'ensemble de ces éléments, ainsi que la mise en cause brutale de la salariée, qui avait une grande ancienneté et ne présentait aucun antécédent disciplinaire, emportait la requalification nécessaire du licenciement en un licenciement sans cause réelle et sérieuse.
Cass. soc., 6 juillet 2022, n° 21-13.631
L'employeur n'a pas l'obligation d'associer les élus à l'enquête interne
Dans cette affaire, la Cour de cassation a précisé que l'enquête interne diligentée par l'employeur confiée, non pas aux élus, mais à la direction des ressources humaines, constituait un élément de preuve recevable qui devait être examiné par les juges.
Il n'est donc pas obligatoire d'associer les élus à la mise en place d'une enquête.
Cass. soc. 1er juin 2022, n°20-22.058
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