Publication datée du : 15/05/2024

La News RH #129

La news RH
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#129 
 15 mai 2024

1
Ouverture de la plateforme d'autorisation de déplacements pendant les JOP 2024

Du 18 juillet au 11 août puis du 28 août au 8 septembre 2024, dans certaines zones, il sera nécessaire, pour circuler, de présenter une autorisation de déplacement délivrée par la Préfecture de Police, appelée "Pass Jeux". 

S’agissant de la cérémonie d’ouverture, la plateforme permet dès à présent d’effectuer les demandes. Pour les périmètres entourant les sites de compétition et soumis à des restrictions de circulation, les demandes pourront être réalisées "prochainement".

Pour obtenir ce document, les salariés devront produire un justificatif de travail qui peut prendre notamment la forme d’un contrat de travail ou d’une attestation employeur.

Une FAQ précise certaines définitions et conditions d'accès à cette autorisation de déplacement.

2
Les pressions exercées sur un élu peuvent justifier une prise d'acte

Un accord d’entreprise prévoyait la mise en place d’un système d’enregistrement et de contrôle du temps de travail par géolocalisation. Un salarié, également représentant du personnel, avait refusé de signer l’avenant qui lui était proposé pour formaliser son accord. Face à son refus, l’employeur avait ensuite :

  1. convoqué le salarié à un entretien préalable, en le dispensant d’activité avec maintien de sa rémunération ;
  2. puis renoncé à cette procédure disciplinaire ;
  3. puis lui avait adressé une mise en demeure de reprendre son poste et de respecter la nouvelle organisation de contrôle du temps de travail de distribution.

Le salarié avait pris acte de la rupture de son contrat de travail aux torts de son employeur.

Sur pourvoi de ce dernier (qui n'avait pas obtenu la requalification de la rupture en licenciement sans cause réelle et sérieuse qu'il demandait), la Cour de cassation juge notamment que la Cour d'appel aurait dû rechercher si le système mis en place était licite d'une part, et si les circonstances précédant la prise d’acte "ne caractérisaient pas des pressions de l’employeur en vue d’échapper à l’intervention de l’inspection du travail et n’étaient pas de nature à empêcher la poursuite du contrat de travail" d'autre part. 

Elle casse donc l'arrêt d'appel et la Cour d'appel, autrement composée, devra rejuger l'affaire.

Cass. Soc., 20 mars 2024, n° 22-13.129

 


Faits de racisme : attention à la rédaction de la lettre de licenciement

Un salarié avait été licencié pour faute grave en raison d'une "référence particulièrement déplacée au colonialisme" et un "racisme contre les blancs". Le salarié contestait son licenciement en invoquant la liberté d'expression.

Dans cette affaire, la Cour de cassation approuve l'analyse du salarié et juge que la Cour d'appel aurait dû rechercher en quoi le salarié avait outrepassé sa liberté d'expression dès lors qu'elle ne s'appuyait sur aucun élément de preuve et ne caractérisait pas les propos précis que ce dernier avait tenus.

Faire référence à des faits de "racisme" dans une lettre de licenciement n'est donc pas nécessairement suffisant pour éviter une condamnation sur le fondement de la liberté d'expression.

Cass. Soc., 20 mars 2024, n° 22-11.669

4
Collecter des informations personnelles sur un salarié est une preuve déloyale, au pénal

Un enquêteur privé avait été pénalement condamné par une Cour d'appel pour s’être livré, à la demande d'un employeur, à une collecte de données à caractère personnel de salariés, constitutive d'une preuve déloyale. 

L'enquêteur se justifiait en indiquant que "le fait de recenser des informations rendues publiques par voie de presse ou des informations diffusées publiquement par une personne sur un réseau social" ne pouvait pas être considéré comme un procédé déloyal de collecte de preuve.

Pour la Cour d'appel, le moyen de collecte devait toutefois être considéré comme déloyal dès lors que les données sont "issues de la capture et du recoupement d’informations diffusées sur des sites publics", lesquelles "ont fait l’objet d’une utilisation sans rapport avec l’objet de leur mise en ligne et ont été recueillies à l’insu des personnes concernées, ainsi privées du droit d’opposition institué par la loi informatique et libertés".

La Cour de cassation rejoint cette analyse : "le fait que les données à caractère personnel collectées par le prévenu aient été pour partie en accès libre sur internet ne retire rien au caractère déloyal de cette collecte, dès lors qu’une telle collecte, de surcroît réalisée à des fins dévoyées de profilage des personnes concernées et d’investigation dans leur vie privée, à l’insu de celles-ci, ne pouvait s’effectuer sans qu’elles en soient informées".

L’arrêt d’appel est cependant cassé sur un autre point de procédure.

S'agissant d'une affaire pénale, la question de l'appréciation par les juridictions sociales d'une telle situation reste en suspens.

Cass. crim., 30 avril 2024, n° 23-80.962

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Une précision attendue du BOSS concernant les ayants droit

Le 19 avril 2024, le BOSS a précisé comment appliquer la décision de la Cour de cassation du 7 juin 2023 relativement à la possibilité pour les ayants droit de demander une dispense d'affiliation du régime de protection sociale complémentaire.

Le BOSS précise que cette dispense s'applique au cas de dispense dite « facultative » (qui peut être invoquée si le régime le prévoit) et à celui « de droit » prévu en matière de frais de santé.

Pour la dispense d'affiliation dite facultative, le BOSS précise que l’acte de droit du travail peut également limiter cette faculté de dispense aux ayants droit couverts à titre obligatoire par le régime d’accueil.

Une revue des décisions unilatérales et accords collectifs socles en la matière pourrait être utile dans vos entreprises.

6
Enquêtes internes : lisez notre dernier article !

Retrouvez l'article de Maître Anne Leleu-Eté, Avocate associée de notre Cabinet, paru récemment dans le Journal du Management Juridique, concernant les enquêtes internes en entreprise.

En neuf points, (re)découvrez les règles fondamentales lors de la mise en place d'une enquête interne et vérifiez vos pratiques pour vous assurer du respect de la jurisprudence de la Cour de cassation en la matière.

Nous sommes aussi avocats enquêteurs ! Pour en savoir plus, visitez notre site internet.

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