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L'audition de salariés dans le cadre d'une expertise pour risque grave ne requiert pas l'accord préalable de l'employeur
Le CHSCT d’un hôpital avait fait appel à un expert en raison d’un risque grave.
Dans le cadre d'un contentieux multiple, la direction tentait d'obtenir devant le Tribunal Judiciaire la réduction du coût de l’expertise compte tenu "du nombre démesuré d'entretiens avec les membres du personnel prévu par l'expert (...)". La direction faisait notamment valoir que l'expert ne disposait d’aucun droit à organiser des entretiens avec le personnel, sur le lieu de travail.
Allant plus loin que ce qu'elle avait jugé jusqu'à présent en cas de recours à un expert-comptable dans le cadre de la consultation sur la politique sociale, les conditions de travail et l’emploi, la Cour de cassation considère que "l’expert désigné dans le cadre d’une expertise pour risque grave, s’il considère que l’audition de certains salariés de l’entreprise est utile à l’accomplissement de sa mission, peut y procéder à la condition d’obtenir l’accord des salariés concernés", sans avoir besoin de l’accord préalable de l’employeur.
La question en suspens sera celle de savoir si la position sera similaire dans les autres contextes d'expertise. A suivre.
Cass. soc., 10 juillet 2024, n° 22-21.082
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