Publication datée du : 30/05/2024

La News RH #131

La news RH
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#131 
 30 mai 2024

1
Annulation de la clause de non-concurrence : pas de remboursement automatique de la contrepartie financière

Un employeur faisait état de la violation par un ancien salarié, qui avait démissionné, de sa clause de non-concurrence, et demandait à ce titre le remboursement de la contrepartie financière versée au salarié.

En appel, la clause avait été annulée par les juges, sans pour autant que le salarié soit condamné à restituer la contrepartie financière.

    Sur pourvoi de l'employeur, la Cour de cassation rappelle que le salarié ne doit pas nécessairement rembourser la contrepartie financière perçue lorsqu’une clause de non-concurrence est annulée. Une seule exception : si l’employeur prouve que le salarié a violé la clause pendant la période au cours de laquelle elle s’est effectivement appliquée, il peut obtenir le remboursement de la contrepartie.

Ce sera à la cour d’appel de renvoi de vérifier en l’espèce si les parties se trouvaient dans une telle situation.   

Cass. soc., 22 mai 2024, n° 22-17.036

2
La remise a posteriori d’un certificat médical ne permet pas de justifier la pratique sportive pendant un arrêt de travail 

En principe, le droit à l’indemnisation d’un arrêt maladie suppose que l’assuré social n’exerce pas d’activité non autorisée pendant son arrêt de travail, sauf lorsqu’il s’agit d’activités préalablement autorisées par le médecin prescripteur.

Dans l’affaire soumise à la Cour de cassation le 16 mai dernier, une caisse d’assurance maladie (CPAM) avait notifié à une assurée une demande de remboursement d’indemnités journalières, en raison de l’exercice d’une activité sportive non autorisée pendant son arrêt. Deux ans plus tard, elle produisait un certificat médical établissant que la pratique de cette activité avait été recommandée pour le traitement de sa pathologie.

Si le pôle social du Tribunal Judiciaire avait annulé l’indu sur le fondement de cette nouvelle pièce, la Cour de cassation rappelle l’appréciation restrictive qui doit être faite dans cette situation en infirmant la décision contestée et en validant la demande de remboursement formulée par la CPAM.

Cass, civ, 2ème,16 mai 2024, n°22-14.402

 

3
Un accord de substitution peut prévoir des dispositions rétroactives 

Un salarié, dont le contrat de travail avait été transféré auprès d’un nouvel employeur, demandait un rappel de salaires en raison de la modification unilatérale de sa rémunération.

Plus particulièrement, un accord de substitution avait été conclu dans le cadre de ce transfert et prévoyait, de manière rétroactive, que seules les grilles de rémunération mensuelles de base du cessionnaire devaient s’appliquer aux salariés transférés. A cet égard, le salarié considérait que cet accord ne pouvait pas contenir de dispositions rétroactives dès lors qu'elles impactaient sa rémunération.

La cour d’appel puis la Cour de cassation ont rejeté la demande du salarié.

En effet, au visa de l’article L.2261-1 du Code du travail, la Cour de cassation rappelle qu’une convention ou accord collectif peut prévoir l’octroi d’avantages salariaux pour une période antérieure à son entrée en vigueur.

Selon la Haute Cour, un accord de substitution peut prévoir des dispositions rétroactives à la date de la mise en cause de l’accord antérieur dès lors que ces dispositions ne privent pas un salarié des droits qu’il tient de la loi ou du principe d’égalité de traitement. En l’espèce, dans la mesure où l’accord de substitution n’avait modifié ni le montant ni la structure de la rémunération du salarié, il n’avait pas été privé de ses droits.

Cass. soc.,15 mai 2024, n°22-17.195

4
Travailleurs détachés en France : une nouvelle instruction de la DGT

Le 30 avril 2024, la direction générale du travail (DGT) a publié une instruction détaillant les règles applicables au détachement de salariés en France.

Cette instruction abroge l’ancienne instruction de 2021 et reprend les dispositions de plusieurs décrets parus depuis cette date. En particulier :

  • Le décret du 17 mars 2023 qui avait réduit la liste des documents à conserver sur le territoire national et à mettre à la disposition des services de l’inspection du travail ;
  • Le décret du 15 février 2024 qui avait modifié les règles relatives à la « carte BTP ».
Enfin, l’instruction intègre également la règle de la mensualisation du salaire, conformément à l’article R.1262-7 du Code du travail, lorsque le détachement est supérieur à un mois.
 

5

Arrêts maladie de très courte durée : le Gouvernement favorable à l'auto-déclaration

La Cour des comptes a publié un rapport le 13 mai 2024 s'intéressant à la problématique des conditions d'accès aux soins de premiers recours.

Pour faire face au déséquilibre croissant entre la demande et l'offre pour ce type de soins, elle incite les pouvoirs publics à s'intéresser au mécanisme d'auto-déclaration pour les arrêts maladie de très courte durée. Elle recommande d'introduire des mécanismes de régulation afin d'éviter les abus.

Le Gouvernement semble favorable à cette idée pour libérer du temps médical. Une discussion avec les organisations patronales devrait s'engager.

Ce sujet devra être suivi avec attention, compte tenu des impacts qu'il pourrait avoir au niveau RH.

Cour des comptes, Rapport public sur l'organisation territoriale des soins de premiers recours, 13 mai 2024

6
JOP 2024 & télétravail : notre interview pour Libération

Notre associée Anne Leleu-Eté a été interviewée par Libération concernant la mise en place du télétravail pendant les prochains jeux olympiques de Paris 2024.

Retrouvez l'article en cliquant ici.

Bonne lecture !

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