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Double réparation en cas de requalification d’un contrat de mission en CDI et prononcé de la nullité du licenciement ?
Un salarié est embauché par une entreprise de travail temporaire (« ETT ») qui le met à la disposition d’une l’entreprise utilisatrice. Il est ensuite victime d’un accident de travail. Au terme de son arrêt de travail, l’employeur a considéré que la relation de travail avait automatiquement pris fin.
Devant le Conseil de prud’hommes, le salarié a obtenu la requalification de son contrat en CDI auprès des deux entreprises ainsi que la nullité de la rupture de son CDI en raison de la méconnaissance de la protection accordée aux victimes d’accident du travail.
La question posée à la Cour de cassation portait sur la réparation demandée par le salarié au titre de la nullité. Peut-il cumuler auprès d’une entreprise la réintégration et l’indemnité d’éviction et auprès de la seconde les indemnités de licenciement nul et irrégulier ainsi que les indemnités de rupture ?
La Cour de cassation répond par la négative et confirme le jugement rendu par la cour d’appel. Même si la requalification des contrats de missions en CDI à temps plein a été ordonnée tant envers l’entreprise utilisatrice qu’auprès de l’ETT, le droit d’option du salarié ne pouvait être exercé de manière concurrente. Il s’agit de deux modes de réparation d’un seul et même préjudice, né de la rupture illicite du contrat de travail. Le salarié ayant sollicité sa réintégration dans l’entreprise utilisatrice, son choix excluait une demande d’indemnisation de la nullité de la rupture de son contrat auprès de l’ETT.
Cass. soc., 24 avril 2024, n°22-21.818
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