Publication datée du : 09/04/2024

La News RH #124

La news RH
/ 5 minutes pour être à jour /
#124 — 9 avril 2024

1
 Licenciement pour faute grave : il faut veiller à agir le plus vite possible

Dans cette affaire, un salarié est impliqué dans un accident le 1er mars, mais l’employeur ne prend aucune décision. 
Le 22 mars, le même salarié est impliqué dans un nouvel accident. 
Il est alors convoqué à un entretien préalable à un éventuel licenciement le 26 mars puis licencié pour faute grave le 6 mai.

Les juges ont retenu que l'employeur avait eu connaissance des faits le jour de l'accident, soit le 1er mars, et qu'aucune circonstance particulière ne justifiait le délai de 25 jours compris entre la révélation des faits et la convocation du salarié à l'entretien préalable. 

Ainsi, selon les juges, le délai entre la révélation des premiers faits et la mise en œuvre de la procédure de licenciement enlevait tout caractère de gravité à la faute.

Le fait que l'employeur n'ait pas suspendu le salarié de la conduite des chariots élévateurs après l'accident du 1er mars 2019 démontrait aussi selon les juges que l’employeur ne considérait pas le salarié impropre à la conduite.

Cass. soc., 20 mars 2024, n° 23-13876

2
 Un CSE ne peut pas conditionner le bénéfice des ASC à une condition d’ancienneté

Dans cette affaire, le comité social et économique (« CSE ») d’une société a décidé d'instaurer un délai de carence de six mois avant de permettre aux salariés nouvellement embauchés de bénéficier des activités sociales et culturelles (« ASC »).

Une organisation syndicale a fait assigner le CSE et la société devant le tribunal judiciaire afin de faire annuler cette décision.

Sur le fondement des articles L.2312-78 et R.2312-35 du Code du travail, la Cour de cassation a considéré que s'il appartient au CSE de définir ses actions en matière d'activités sociales et culturelles, l'ouverture du droit de l'ensemble des salariés et des stagiaires au sein de l'entreprise à bénéficier des activités sociales et culturelles ne saurait être subordonnée à une condition d'ancienneté.

Elle casse donc l’arrêt de la Cour d’appel qui avait validé la soumission de l’accès aux ASC à une condition d’ancienneté. 

Cass. soc., 3 avril 2024, n° 22-16812
 

3
Licenciement pour motif économique justifié par la cessation définitive d’activité et obligation de reclassement

Pour qu’un licenciement pour motif économique soit justifié, il faut que les deux conditions suivantes soient remplies : l’existence d’un véritable motif économique et le respect par l’employeur de son obligation de reclassement. 

Dans cette affaire, le motif économique invoqué par l’association pour justifier le licenciement était la cessation totale et définitive de l'activité de l'entreprise et la suppression de tous les postes de travail. 

Les salariés faisaient valoir que le licenciement n’était pas fondé car l’association n’avait pas mentionné, dans la lettre de licenciement, avoir tenté de les reclasser. 

La Cour de cassation valide la position de l’employeur et rejette l'argument des salariés en jugeant que dès lors que l’association n’appartenait pas à un groupe, l’impossibilité de reclassement se déduisait nécessairement de la cessation définitive d’activité de l’association 

Cass. soc., 27 mars 2024, n°22-23.055

4
Le départ à la retraite rend la demande de résiliation judiciaire pendante caduque

Dans cette affaire, le salarié a saisi la juridiction prud'homale d'une demande en résiliation de son contrat de travail en 2014. 
En 2019, il a fait valoir ses droits à la retraite et la demande en résiliation judiciaire n’avait pas encore été jugée. 

La question qui se posait était de savoir si la demande en résiliation judiciaire était toujours valable alors que le Salarié avait fait valoir ses droits à la retraite avant que la demande de résiliation judiciaire ne soit jugée. 

La Cour de cassation a répondu par la négative en considérant que le fait que salarié ait fait valoir ses droits à la retraite en cours d'instance a rendu la demande de résiliation judiciaire sans objet. Dès lors, le salarié n’avait ensuite plus que la faculté de demander l'indemnisation du préjudice résultant des griefs qu'il invoquait à l'encontre de son employeur s'ils étaient justifiés.

Pour rendre cette décision, la Cour de cassation s'est fondée sur les articles 1224 du Code civil L.1231-1 du Code du travail en posant comme principe que : « Il résulte de ces textes que lorsque, au moment où le juge statue sur une action du salarié tendant à la résiliation judiciaire de son contrat de travail aux torts de l'employeur, le contrat de travail a pris fin par la mise à la retraite du salarié, sa demande de résiliation devient sans objet ».

Cass. soc., 27 mars 2024, n° 22-22.835

5

Nouveau guide de la CNIL sur la sécurité des données personnelles

Le guide de la sécurité des données personnelles a pour but de rappeler les précautions de sécurité à mettre en œuvre.

Il vient d’être mis à jour au travers d’une nouvelle version qui restructure le guide en 5 parties et introduit 5 nouvelles fiches (l’intelligence artificielle, les applications mobiles, l’informatique en nuage (cloud), les interfaces de programmation applicative (API) et le pilotage de la sécurité des données) pour porter le total à 25 fiches. 

Les pratiques actuelles, telles que l’utilisation d’équipements personnels en environnement professionnel (BYOD), sont venues enrichir les fiches existantes.
Les fiches qui traitaient de plusieurs sujets à la fois ont été scindées et étoffées sur leurs sujets respectifs.

Ce guide constitue une référence dont les délégués à la protection des données (DPD), responsables de la sécurité des systèmes d’information (RSSI), informaticiens et juristes pourront se saisir dans le cadre de leur activité liée à la sécurité des données. C’est également le guide de référence utilisé par la CNIL pour son appréciation de la sécurité des traitements de données personnelles.

Vous pouvez consulter ce guide en cliquant ici 

6.
Inscrivez-vous à notre prochaine visioconférence sur les actualités sociales !

Nous vous proposons de nous retrouver le 23 avril 2024 à 10 heures lors de notre visioconférence mensuelle sur les actualités sociales, en partenariat avec la CCI Paris-Ile-de-France.
 
Nous sélectionnerons pour vous les principaux textes et jurisprudences du mois et répondrons à vos questions.
Pour participer, veuillez remplir le formulaire ci-dessous :
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Au plaisir de vous accueillir nombreux lors de cette nouvelle session !
 

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