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Congés payés et arrêt maladie : nouvelles jurisprudences

Deux nouveaux arrêts d'appel
Les arrêts d'appel se multiplient concernant le droit à congés payés en période d'arrêt maladie.
Récemment, ce sont les Cours d'appel de Versailles et de Reims qui ont été amenées à trancher cette question et qui ont, sans véritable surprise, fait une stricte application de la jurisprudence du 13 septembre 2023.
En particulier, il est à noter que la Cour d'appel de Reims a condamné l'employeur à créditer le compteur de jours de congés de son salarié au titre des années 2017, 2018, 2019, dans une affaire qui concernait un salarié dont le contrat n'était pas rompu.
L'employeur contestait la recevabilité des demandes du salarié pour cause de prescription, dans la mesure où ce dernier avait été informé de son droit à congés payés avec ses bulletins de paie. L'argument n'est pas retenu par les juges du fond : les demandes ne correspondaient pas à une indemnité compensatrice de congés payés mais à la reconnaissance d'un "droit à congé pendant l'exécution du contrat de travail". Le délai de prescription de deux ans n'avait pas débuté.
CA Reims, 18 octobre 2023, n°22/01293
CA Versailles, 25 octobre 2023, n°21/02398
Une décision de la CJUE
La CJUE répond aux deux questions préjudicielles qui lui ont été soumises dans un arrêt rendu le 9 novembre 2023 :
- La CJUE rappelle qu'il est possible de définir une limite de report des congés payés ;
- La CJUE dit qu'il revient au législateur d'encadrer cette limite temporelle ;
- Une législation nationale et/ou une pratique nationale peut permettre de faire droit à des demandes de congés annuels payés introduites moins de 15 mois après la fin de la période de référence ouvrant droit à ce congé et limitées aux droits à congé non pris durant deux périodes de référence consécutives.
CJUE, 9 novembre 2023, C-271/22 à C-275-22
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