Publication datée du : 29/09/2023

La News RH #99

La news RH
/ 5 minutes pour être à jour /
#99 — 29 septembre 2023

1

Egalité de traitement : la qualification n'est pas toujours une justification objective et pertinente 

Si des mesures peuvent être réservées à certains salariés, c'est à la condition que tous ceux placés dans une situation identique aient la possibilité d'en bénéficier, à moins que la différence de traitement soit justifiée par des raisons objectives et pertinentes.

En l’espèce, deux salariés exécutaient les mêmes fonctions depuis 15 ans et percevaient une rémunération différente justifiée, selon l'employeur, par la différence de qualification lors de leur embauche.

La Cour de cassation considère que cette seule justification ne constitue pas une raison objective permettant une différence de traitement entre les deux salariés à ce moment de la relation contractuelle.

La différence de traitement fondée sur la qualification doit en effet être justifiée au moment de l'embauche et, en tout état de cause, être en relation avec les exigences du poste et les responsabilités effectivement exercées.

Cass. Soc., 13 septembre 2023, n°22-11.338

2

Mi-temps thérapeutique : assimilation à une période de présence dans l'entreprise pour le calcul de la participation

Dans cette affaire, un employeur avait calculé la prime de participation d'un salarié placé en mi-temps thérapeutique au titre des seules heures de travail effectif qu'il avait effectuées, en excluant les heures non travaillées dans le cadre du mi-temps thérapeutique.

Contestant ce mode de calcul, le salarié avait saisi la juridiction prud'homale d'une demande de rappel de prime de participation au titre de sa période de mi-temps thérapeutique.

La Cour de cassation vient ici préciser que la période pendant laquelle un salarié, travaille selon un mi-temps thérapeutique en raison de son état de santé, doit être assimilée à une période de présence dans l'entreprise. Le salaire à prendre en compte pour le calcul de l'assiette de la participation est ainsi celui perçu avant le mi-temps thérapeutique et, le cas échéant, l'arrêt de travail l'ayant précédé.

Le non-respect d'une telle règle constitue une situation de discrimination fondée sur l'état de santé, le temps partiel thérapeutique étant la résultante de l'état de santé du salarié, comme l'indique la Haute juridiction.

Cass. Soc., 20 septembre 2023, n°22-12.293

3

Mauvaise foi du salarié qui atteste en justice

Une salariée avait été licenciée en raison du contenu d'une attestation qu'elle avait rédigée en faveur d'un collègue, dont elle avait elle-même dénoncé l'insubordination dans un rapport exposé à l'employeur vingt jours auparavant. La salariée avait contesté son licenciement sur le fondement d'une atteinte à sa liberté fondamentale de témoigner.

La Cour d'appel avait débouté cette dernière de ses demandes, et avait considéré que le témoignage de la salariée procédait d'une mauvaise foi, dans la mesure où elle savait que son collègue avait été licencié pour une faute grave motivée, entre autres, par les actes d'insubordination dont elle faisait état dans son rapport.

La Cour de cassation rappelle toutefois que pour caractériser la mauvaise foi dans cette hypothèse, les juges auraient d'abord dû dire si les faits énoncés dans le rapport établi par la salariée étaient exacts ou non, avant de se positionner sur le contenu de l'attestation ultérieure.

Les juges de la Cour d'Appel de renvoi devront procéder à cette analyse.

Cass. Soc., 14 juin 2023, n°22-16.977

4

Le suivi d'une formation pendant un arrêt maladie n'est pas constitutif d'une faute grave

Un employeur avait rompu de manière anticipée le contrat de travail à durée déterminée d'une salariée pour faute grave, aux motifs que celle-ci avait débuté une formation auprès d'une autre entreprise pendant un arrêt de travail pour maladie.

La Cour de cassation rappelle que ne constitue pas un manquement à l'obligation de loyauté, qui subsiste pendant un arrêt de travail, l'exercice d'une activité, pour le compte d'une société non-concurrente à celle de l'employeur.

En l'espèce, la Cour de cassation relève qu'aucune clause du contrat de travail n'interdisait à la salariée d'exercer une activité autre que son emploi.

Les juges du fond n'ayant pas constaté que l'activité exercée pendant son arrêt de travail l'avait été pour le compte d'une entreprise concurrente de l'employeur, ni caractérisé un préjudice directement causé à ce dernier, lié à l'exercice de cette activité. Dans ces conditions, la faute grave ne pouvait pas être caractérisée.

Cass. Soc., 6 septembre 2023, n°21-24.434

5

Le retour de l'indemnité carburant en 2024

Dans son interview télévisée du 24 septembre dernier, Emmanuel Macron a annoncé la mise en place d'une nouvelle indemnité carburant en 2024, pour aider les travailleurs à faire face à la hausse des prix des carburants.

Cette aide concernera les 50 % des travailleurs les plus modestes et sera d'au maximum 100 euros par voiture et par an. 

Pour pouvoir bénéficier de cette aide, les travailleurs devront très probablement répondre aux mêmes conditions qu'en début d'année à savoir utiliser son propre véhicule pour se rendre au travail et avoir un revenu fiscal inférieur ou égal à 14.700 euros.

En 2023, 4,3 millions de personnes avaient bénéficié de l'aide carburant.

Visioconférence

Notre prochaine visioconférence aura pour thème le renouvellement des élections professionnelles du CSE et se déroulera le 12 octobre 2023 à 10 heures, en partenariat avec la CCI de Paris Ile-de-France.

Inscrivez-vous ici

Rejoignez-nous nombreux !

S'inscrire à notre lettre d'information

En vous inscrivant à notre lettre d'information, vous recevrez régulièrement nos dernières actualités en matière de droit du travail, droit social, etc. Renseignez simplement votre adresse email ci-dessous puis cliquez sur « S'inscrire ».

Prendre RDV