Publication datée du : 17/08/2023

La News RH #93

La news RH
/ 5 minutes pour être à jour /
#93 — 17 août 2023

1

Nouveau référentiel de la CNIL sur les lanceurs d'alerte

Le 6 juillet 2023, la CNIL a adopté un nouveau référentiel « alertes professionnelles » pour tenir compte des modifications apportées à ces dispositifs par la loi « Waserman » du 21 mars 2022.

Les entreprises qui mettent en place un dispositif de recueil et de gestion internes des alertes professionnelles impliquant un traitement de données à caractère personnel peuvent s'aider de ce référentiel pour vérifier la conformité de leur traitement à la réglementation relative à la protection des données à caractère personnel.

Ce référentiel n’a aucune valeur contraignante. Néanmoins, selon le questions/réponses publié par la CNIL, les entreprises qui le respectent bénéficient d’une présomption de conformité au RGPD de leurs traitements de données personnelles relatifs aux alertes professionnelles.

La CNIL apporte également des précisions quant au dispositif de recueil et de gestion des alertes.

N'hésitez pas à nous consulter pour vérifier la conformité de vos dispositifs !

2

Contrôle URSSAF : le procès-verbal constatant le délit de travail dissimulé doit être produit devant les juges

Pour rappel, le donneur d’ordre est soumis à une obligation de vigilance pour tout contrat de sous-traitance d’un montant d’au moins 5.000 euros. Il doit s’assurer lors de la conclusion du contrat et tous les 6 mois jusqu’à la fin de l’exécution du contrat, que le sous-traitant a bien effectué toutes les formalités exigées par la loi.

Si le sous-traitant fait l’objet d’un procès-verbal pour travail dissimulé, le donneur d’ordre peut être tenu solidairement responsable s'il n'a pas respecté ses obligations.

Dans cette affaire, l'URSSAF Provence-Alpes-Côte d'Azur avait adressé au donneur d'ordre deux lettres d'observations, pour l’informer de la mise en œuvre de la solidarité financière, et de l'annulation des réductions ou exonérations de cotisations sociales dont elle avait bénéficié.

 La cour d’appel avait estimé que le principe du contradictoire était respecté par l’envoi des lettres d’observations au donneur d’ordre. Pourtant, le procès-verbal de travail dissimulé n’avait pas été joint aux courriers adressés au donneur d’ordre.

Sur pourvoi formé par le donneur d'ordre, la Cour de cassation rappelle que l'URSSAF doit produire le procès-verbal de travail dissimulé établi à l'encontre du sous-traitant dont le donneur d'ordre conteste l’existence.

Une solution désormais bien établie mais qui permet de rappeler les règles applicables en cas de sous-traitance. 

Cass. civ2, 6 avril 2023, n° 21-17.173

3

Attention à la modification des horaires en cas de déménagement de l'entreprise

Une salariée avait été engagée par une association à temps partiel. Elle travaillait initialement tous les jours du lundi au vendredi.

Pendant l'exécution de son contrat de travail, l'employeur avait déménagé certains services et avait à ce titre réorganisé les horaires de la salariée, laquelle passait d’un horaire fixe hebdomadaire à un horaire variable par cycle. 

Si en principe la modification de l’horaire de travail relève du pouvoir de direction de l’employeur, la Cour de cassation rappelle qu'il en va différemment si le réaménagement des horaires est important et entraîne un bouleversement de l’économie du contrat.

Contrairement à la cour d'appel qui avait considéré qu'il ne s'agissait pas d'une modification du contrat de travail, dès lors que cette modification s'inscrivait dans un contexte de réorganisation et que cette modification était conforme aux conditions prévues par son contrat de travail (soit une durée du travail de 100,30 heures mensuelles), la Cour de cassation juge que la salariée aurait dû donner son accord.

Cette modification a eu pour effet de priver la salariée d’un repos dominical et entraînait le passage d’un horaire fixe hebdomadaire à un horaire variable par cycle, ce qui constituait une modification du contrat de travail qui ne pouvait pas lui être imposée.

Cass. soc., 5 juillet 2023, n° 22-12.994

4

Mise à jour du Guide URSSAF relatif à la DSN 

Le 20 juillet 2023, le réseau des URSSAF a publié la mise à jour de son Guide URSSAF du déclarant 2023.

Ce guide traite notamment :

  • des modalités de déclaration des données individuelles et agrégées associées aux codes types de personnels (CTP) ;
  • des principes et modalités de régularisation.

La nouvelle version comporte :

  • Des ajustements et des compléments par rapport aux données de la version précédente.
  • En conséquence de la réforme des retraites sur les régimes spéciaux : des mentions supplémentaires.
  • Des précisions sur l’attendu déclaratif en cas de transfert d’établissement.
  • La modification des libellés des CTP 996 et 997.
  • La création du CTP 309 (complément maladie pour le personnel médical).
  • Des précisions sur l’attendu déclaratif d’une DSN sans individu portant des blocs de régularisations.

5

Entreprises affectées par les émeutes urbaines : les modalités de recours à l’activité partielle

Afin d’accompagner les entreprises touchées par les émeutes urbaines en juillet dernier, une instruction ministérielle publiée le 27 juillet 2023, détaille les modalités selon lesquelles elles peuvent recourir à l’activité partielle.

L’instruction précise que sont concernées par le bénéfice de l’activité partielle : 

  • Les entreprises qui ont subi des destructions matérielles ; 
  • Les entreprises dont l’activité a été directement affectée par des mesures de police administrative (couvre-feu ; arrêt des transports) ; 
  • Les entreprises dont l’activité a été affectée par des consignes de prudence de la préfecture (fermeture de l’établissement pendant une certaine période). 

Les entreprises éligibles peuvent ainsi recourir à l’activité partielle dans les conditions de droit commun soit sur le fondement du motif « sinistre ou intempéries de caractère exceptionnel » ou sur celui visant « toute autre circonstance de caractère exceptionnel ».

Ces motifs permettent à l’employeur de placer ses salariés en activité partielle avant la décision d’autorisation administrative. L’employeur dispose d’un délai de 30 jours après la mise en place de l’activité partielle pour adresser sa demande.

Les règles d’indemnisation des salariés et des employeurs sont celles de droit commun (indemnité d’activité partielle de 60 % pour les salariés ; allocation d’activité partielle de 36 % pour les employeurs).

A noter : dans le cas où l’entreprise serait couverte par un contrat d’assurance prenant en charge les frais de personnel, l’autorisation de placement en activité partielle pourra être octroyée à titre temporaire, sous réserve que l’entreprise s’engage à procéder au reversement des sommes perçues à la clôture du sinistre.

Instruction relative à l’accompagnement des commerçants, artisans et chefs d’entreprises affectés par les émeutes urbaines

Interview d'Anne Leleu-Eté sur le droit à la déconnexion

Retrouvez l'interview d'Anne Leleu-Eté, Associée du Cabinet, dans le journal l'Express concernant l'épineuse question du droit à la déconnexion.

Déconnecter pendant les vacances : comment trouver le bon équilibre ?

S'inscrire à notre lettre d'information

En vous inscrivant à notre lettre d'information, vous recevrez régulièrement nos dernières actualités en matière de droit du travail, droit social, etc. Renseignez simplement votre adresse email ci-dessous puis cliquez sur « S'inscrire ».

Prendre RDV