Publication datée du : 05/05/2023

La news RH #79

La news RH
#79 — 5 mai 2023

1

Congé de reclassement : la PEPA est due pour la période correspondant au préavis

Un salarié licencié pour motif économique n'a pas perçu la PEPA (prime exceptionnelle de pouvoir d'achat) versée par son employeur car il était en congé de reclassement à la date d'éligibilité fixée par l'entreprise. Le salarié a engagé une action aux fins d’obtenir un rappel de salaire à ce titre, demande à laquelle la Cour d’appel a fait droit.
 
L’employeur a formé un pourvoi en cassation, estimant que les juges du fond n’auraient pas dû le condamner à verser la PEPA dans sa totalité, dès lors qu’en application des dispositions légales, le montant de cette prime devait être modulé en fonction du temps de présence effective.
 
La Cour de cassation a suivi ce raisonnement et apporté deux précisions :

  • D'une part, le salarié est éligible à la prime dès lors que le congé de reclassement est en cours à la date d'éligibilité définie par le texte socle de la PEPA ;
  • D'autre part, la période de congé de reclassement n’est pas assimilable à du temps de travail effectif, du moins pour la période excédant le préavis. Le salarié devait donc bénéficier d'une PEPA calculée au prorata de son temps de présence dès lors que le texte en vigueur dans l'entreprise prévoyait un tel prorata.

Cass. soc. 19 avril 2023, n°21-23.092
 

2

Conditions d'existence d'un licenciement de fait

En 2015, une salariée avait été engagée par une chaîne de télévision pour assurer la présentation d’une émission. Le 27 juin 2016, la chaîne avait présenté sa grille des programmes pour la rentrée suivante dans laquelle la salariée n’apparaissait plus. Le 18 juillet 2016, la salariée se voyait finalement notifier son licenciement pour faute grave.
 
La salariée avait saisi le Conseil de prud’hommes dès lors qu’elle estimait avoir fait l’objet d’un licenciement verbal.
 
La Cour de cassation a validé ce raisonnement. Elle a notamment estimé que si la salariée ne figurait plus dans la grille de programmes à venir et n’assurait plus la présentation de son émission, et en l’absence de proposition de poste équivalent, alors elle avait fait l’objet d’un licenciement de fait ouvrant droit aux diverses indemnités et rappels de salaire afférents.
 
Notre recommandation : attention à la mise à jour de certains documents tels que les organigrammes, plannings, etc. qui peuvent permettre au salarié de démontrer une intention de l'employeur quant à la suite de la relation contractuelle.

Cass. Soc. 22 mars 2023, n°21-21.104
 

3

Mise à pied conservatoire et arrêt maladie

Dans cette affaire, un employeur avait initié une procédure de licenciement pour faute grave à l’encontre d’un salarié protégé. En attendant la décision de l’inspection du travail, le salarié s’était vu notifier une mise à pied à titre conservatoire le jour de son entretien préalable. Le même jour, le salarié était placé en arrêt maladie.
 
Le licenciement avait finalement été refusé, engendrant une annulation de la mise à pied conservatoire. Le salarié étant en arrêt maladie durant sa période de mise à pied (et avait perçu les IJSS et autres compléments de salaire dus), l’employeur estimait ne rien lui devoir.
 
La Cour de cassation n'a toutefois pas été de cet avis et a précisé que l’arrêt maladie ne dispensait pas l’employeur de verser intégralement le salaire du fait de l’annulation de la mise à pied conservatoire. Au terme de cette décision, la Cour de cassation tend à harmoniser le régime applicable aux salariés protégés et non protégés.

 Cass. soc. 29 mars 2023 n°21.29-259

4

Sobriété énergétique : possibilité de couper l’eau chaude 

Le décret 2023-310 du 24 avril 2023 précise que l’employeur pourra désormais, jusqu'au 30 juin 2024, supprimer l'eau chaude dans les bâtiments à usage professionnel pour répondre à des objectifs de sobriété énergétique, par dérogation à l'article R. 4228-7 du code du travail lequel impose de mettre à disposition des travailleurs de l’eau à température réglable sur les lieux de travail. 
 
La mise en œuvre de ce décret est toutefois assortie de conditions préalables :
  • La consultation préalable du CSE ;
  • La mise à jour du DUERP et l'absence de risque pour la sécurité et la santé des travailleurs engendré par cette mesure.  
Attention : la notice jointe au décret indique que l’employeur doit continuer à proposer de l’eau dont la température est réglable dans le local d’allaitement éventuellement mis à disposition des salariés, le local de restauration mis à la disposition des salariés dans les établissements d’au moins 50 salariés, les douches, les locaux proposés aux salariés à titre d’hébergement, et enfin pour les salariés hébergés dans le secteur agricole.

5

Augmentation du SMIC et du minimum garanti

Depuis le 1er mai 2023, le montant du Smic a augmenté de 2,22 %, portant ainsi le montant minimal à 1.747,20 euros bruts par mois (soit un taux horaire de 11,52 euros bruts) et 1.383,08 euros nets par mois (soit un taux horaire de 9,11 euros nets).

Visioconférence : actualités sociales


 

Notre prochaine visioconférence aura lieu le 23 mai 2023, en partenariat avec la CCI de Paris, et aura pour thème les actualités sociales.

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