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Inaptitude : la lettre de licenciement doit mentionner l'impossibilité de reclassement
En cas d’inaptitude physique d’un salarié, l’employeur est tenu de rechercher un reclassement sauf si :
- il est dans l’impossibilité de lui proposer un emploi de reclassement ;
- le salarié a refusé le reclassement proposé ;
- l’avis d’inaptitude mentionne que tout maintien du salarié dans un emploi serait gravement préjudiciable à sa santé ou que l'état de santé du salarié fait obstacle à tout reclassement.
La lettre de licenciement doit mentionner tant l’inaptitude médicalement constatée que l’impossibilité de reclassement. À défaut, le licenciement peut être requalifié en un licenciement sans cause réelle et sérieuse.
Dans cette affaire, la salariée avait été licenciée dans le cadre d’une procédure d’inaptitude. Contestant son licenciement, elle estimait que la seule mention, dans sa lettre de licenciement, de son inaptitude physique sans mention de l'impossibilité de la reclasser ne constituait pas un motif précis de licenciement.
La cour d’appel avait rejeté cet argument considérant que si la lettre de licenciement n'utilisait pas la formule « inaptitude physique et impossibilité de reclassement », cette impossibilité de reclassement se déduisait « sans ambiguïté » de la lettre.
Pour la Cour de cassation en revanche, l’absence de mention relative à l'impossibilité de reclassement ne constitue pas l’énoncé d’un motif précis de licenciement.
Cass. soc. 14 décembre 2022, n° 21-17.664
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