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Licenciement : refuser d’adhérer à une valeur de l’entreprise peut être considéré comme une liberté fondamentale
Dans cette affaire, un directeur avait été licencié pour insuffisance professionnelle, en raison notamment de son refus de suivre la politique de l'entreprise et de certaines critiques des décisions des associés.
L’employeur reprochait notamment au salarié "sa rigidité, son manque d'écoute, son ton parfois cassant et démotivant vis-à-vis de ses subordonnés et son impossibilité d'accepter le point de vue des autres", outre son refus d'accepter la politique de l'entreprise basée sur le partage de la valeur "fun and pro".
L’adhésion à cette valeur se matérialisait, concrètement, par le fait de réunir les équipes en fin de semaine autour d’apéros pendant lesquels la consommation excessive d’alcool et certains comportements étaient notamment encouragés.
La Cour de cassation rappelle lorsqu'un salarié ne fait qu’user de sa liberté d'expression en refusant de suivre une politique d’entreprise incitant à divers excès, sans en abuser, il ne peut pas être licencié sur ce motif.
Dès lors, le licenciement du salarié était nul.
Cass. soc. 9 novembre 2022, n° 21-15.208
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